L’éthique de Kant



« Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée par ta volonté en une loi universelle et non individuelle ou personnelle ».


« Agis de telle sorte que tu traites l’humanité en toi-même et en autrui comme une fin et jamais comme un moyen ».


« Agis comme si tu étais législateur et sujet dans la « République » des volontés libres et raisonnables ».



Emmanuel Kant

mercredi 13 juin 2007

De la mondialisation… l’économie n’est pas unidimensionnelle !

De la mondialisation… l’économie n’est pas unidimensionnelle !

Tout le monde, bien sûr sans jamais réellement la définir, parle de la mondialisation économique comme d’une chose évidente, allant d’elle-même, alors que c‘est loin et même très loin d’être le cas. Qu’est-ce que la mondialisation ? Le terme exprime une volonté d’action, celle de mondialiser ce qui ne l’est pas forcément naturellement ! La mondialisation est un concept économico politique qui nous vient en droite ligne de la pensée libérale et libre échangiste anglo-saxonne des 17 è, 18 è et 19 è siècles ; c’est une résurgence, au prétexte d’aider au développement et même à la paix ( ?), de l’impérialisme économique et même de l’impérialisme tout court ! Il s’agit simplement de faire du monde un vaste marché dans lequel les entreprises multinationales (sans réelle nationalité ; en fait : sans conscience sociétale), ou désireuses de le devenir, pourront opérer (délocaliser) sous des cieux bien plus cléments pour ce nerf de la guerre qu’est le capital. Autrement dit : il s’agit d’aller faire ailleurs, sous des cieux plus indulgents, moins regardants, avec une conscience sociétale peu développée, ce qu’une certaine morale ou organisation démocratique et républicaine de la société, en général, réprouve ! Encore que dans nos pays dits civilisés et modernes, la déréglementation, celle sociale et forcément sociétale, est désormais largement à l’œuvre, ceci, précisément, sous l’influence, à la fois de la mondialisation économique financière et de son corollaire la sacro sainte concurrence. Une concurrence, qui, à entendre certains, serait bonne pour faire avancer les choses, quand c’est tout le contraire, et que des pans entiers de nos économies partent à l’étranger, que notre économie nationale se réduit comme peau de chagrin ; que le » nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté est de plus en plus important, ceci, en Europe comme aux Etats-Unis ou encore en Grande Bretagne donné comme modèle de dynamisme économique par certains ! Même dans le domaine du sport, celui local, comme national et même international, il existe une intelligence, en fait des "règles" qui n’existent pas en économie, en sciences économiques, ni même en économie politique ; une intelligence de bon sens qui consiste à ne pas faire concourir des athlètes qui ne seraient pas de même catégorie !

La mondialisation de l’économie est une vision légèrement simpliste de l’économie, extrêmement réductrice, spécieuse, « le comme si que », fallacieuse, unitaire au sens de la pensée unique, dogmatique et dictatoriale, qui se limiterait à un marché unique ne répondant qu’à une seule loi qui est celle du marché : celle du plus fort économiquement, ou plus exactement, « capitalistiquement » parlant ! Une unité économique qui ne tient pas compte de la diversité des économies, qui, en fait, nie les vraies réalités économiques car l’économie mondiale n’est pas unidimensionnelle, elle est plurifactorielle, pluridimensionnelle, faite d’économies nationales très disparates ! C’est l’autonomie économique, celle nationale, sans aucun nationalisme, avec un maximum de capacité d‘autosatisfaction économique, signe d’évolution, de modernité, qui doit présider en économie ; une économie qui ne devient internationale, mondiale, que pour ses surplus et ses manques économiques… sauf à les organiser savamment et délibérément ! C’est précisément ce que ne manque pas de faire la mondialisation financière de l’économie qui va au plus simple, plus exactement au plus simpliste, et va fabriquer où c’est le moins cher pour un maximum de profit pour le capital ; ceci, sans autre forme de considération, notamment celle sociétale et celle d’une nécessaire capacité d’autosatisfaction économique, qui devrait être une règle commune (unitaire) à chaque économie nationale !

Sauf à prôner la « guerre économique », l’économie mondiale, qui existe, doit être un concept non pas d’affrontement concurrentiel, en fait d’impérialisme économique, mais de coopération internationale : de complémentarité ! D’ailleurs, au passage, le terme, celui de « concurrence », à l’origine, ne signifie pas courir les uns contre les autres mais les uns avec les autres ; c’est une approche essentiellement individualiste, optimaliste à vrai dire paroxysmique, en vogue au 19 è siècle avec touts ces termes en « isme », termes dont le 20 è n’a pas su se séparer, qui a donné cette signification d’opposition au terme concurrence. L’économie mondiale est un ensemble d’économies nationales, un tout auquel aucune économie nationale autonome, sauf à tomber dans la dépendance, ne doit être subordonnée ou réduite. Continuons dans la sémantique, le terme de mondialisation comme tous les termes se terminant par le suffixe nominal « tion » indique une volonté de faire, de rendre, et en l’occurrence de vouloir rendre mondiale des économies avant tout nationales, tout ceci pour la seule valorisation du capital ! Le terme qui conviendrait le mieux pour expliquer une certaine uniformité de nos sociétés modernes est celui de « mondialité » dont le suffixe nominal « té » indique, lui, non pas une volonté mais une certaine réalité, au moins un état de fait n’émanant d’aucune volonté ou autorité, mais un état naturel. Un état de fait qui tient tout simplement à la réduction des temps de déplacement, aux possibilités de communication en tout genre, et aux échanges de toute nature, et pas essentiellement économiques, également culturels, voire même une mondialité liée à une conscience humaine planétaire qui rapproche les peuples et font qu’ils se sentent citoyens d’un même monde. Il y a la mondialisation, celle économique et financière liée, et véritable pléonasme ou tautologie, en fait cercle vicieux, au capitalisme financier, qu’il convient de combattre car totalement surréaliste ; une mondialisation économique qu’il ne faut pas confondre avec la mondialité !

Il n’y a là, dans mondialisation économique, celle financière, en fait le « libre échangisme » : rien de bien nouveau ! En effet nous avons déjà expérimenté tout cela au cours du 19 è siècle et dans le premier tiers du 20 è ; nous savons même pertinemment, plusieurs révolutions capitalistes plus tard et trois guerres, dont deux mondiales, tout ce que cela a déjà donné et, pourtant, nous remettons ça, et, de plus belle encore ! Pourtant : « plus jamais ça ! », plus jamais ce capitalisme sauvage ; c’est ce qui avait été dit à la fin de la grande crise des années 20 et 30 … et pourtant nous remettons ça ! Albert Einstein aurait-il raison quand il disait qu’il existe deux infinis, celui de l’univers et celui de la bêtise humaine ; encore ajoutait-il, que pour l’univers la chose ne soit pas certaine ! Une bêtise qu’il ne plaçait pas généralement au niveau du peuple mais plutôt à celui des dirigeants : de l’Elite dirigeante !

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